
Par Wahab.
La bâtisse malgré les affres de la nature est toujours debout, mur décrépis et lézardés des milliers d’impacts de balles et des traces d’obus encore visibles 62 ans après, tenace malgré l’oubli des hommes reste témoin de l’atrocité du colonialisme et du sacrifice de martyrs.
Loin de devenir un lieu de mémoire, le monument, situé dans la ferme des Benmansour à Ouled Ziane (Commune de Leghata 18 km Nord du chef lieu) sombre dans l’oubli. Pourtant c’est ici que sont tombés cinq valeureux martyrs à leur tête le Chahid Si Mustapha de son vrai nom Saoudi Mohamed. C’est ce martyr qui a donné le nom à la commune de Si Mustapha mais aussi à l’importante base centrale logistique de l’armée nationale populaire sise à Blida .
Hormis une plaque commémorative déposée en 1991 sur le mur de cette bâtisse en ruines, les lieux sont loin de constituer un lieu de mémoire et de pèlerinage pour les jeunes générations. Même les enfants du village ignorent que l’une des grandes batailles de l’ALN menée par une grande figure de la révolution s’est produite dans ce coin oublié de Ouled Ziane situé à mi chemin entre la localité de Koudiat El Arais et la localité de Romane.
En visitant ce lieu de mémoire historique et bouleversant à la fois, nous avons voulu raviver la mémoire et porter aux nouvelles générations le message du sacrifice. Dans la soirée du 25/11/1958 et après une résistance héroïque face à des centaines de soldats français suréquipés et appuyés par des dizaines de véhicules blindés, Saoudi Mohamed »Si Mustapha » et ses compagnons Mustapha Belaid dit Tachtach, Mohamed Rezki Abane, Harfouchi Mohamed dit Moh, Cheikh et Mohamed Guettiteche dit M’hamed Belghoul tombèrent, au champ d’honneur, ce jour-là les armes à la main.
Neuf militaires dont un lieutenant des forces spéciales, ont été tués côté français Des traces d’obus sur les murs de la villa encore visibles 62 ans après témoignent de la ténacité et le courage affichés par nos héros contre l’armada de l’armée française déployée en cette journée mémorable. Notre ami chercheur et écrivain Hamoud Ibaouni regrette amèrement l’état de ruine de ces hauts lieux de résistance et interpelle les autorités locales ainsi que l’organisation des moudjahidines a redonner à ces repères de notre histoire plus de considération.
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